Une histoire à raconter
Le 1 mai 2020Récemment je me suis mis à jouer à World of Warcraft Classic, c’est une version de WoW qui revient à ses débuts en 2004 avec les mêmes vieux systèmes, classes et races.
Je parle à mes amis de mes aventures et mésaventures en Azeroth, leur racontant comment le zeppelin pour la Horde s’est fait envahir par l’Alliance alors qu’il n’y a aucune raison de faire cela à part… pour s’amuser, ou des théories sur pourquoi un gnome m’a poursuivi dans la moitié d’une zone juste pour me tuer alors que je ne lui ai rien fait.

Ces histoires sont banales, ce sont des évènements qui arrivent en jeu créés seulement par les joueurs qui les déclenchent, c’est rarement des combats épiques et pourtant j’ai envie de raconter ces histoires.
Pourtant je joue aussi sur la version la plus à jour de World of Warcraft, avec de meilleurs graphismes, musiques, des cinématiques et de nombreuses histoires créés par les développeurs. Mais je n’ai pas cette envie de partager ces histoires.
Pourquoi ?
Il y a plusieurs raisons à cela, déjà parce que ce ne sont pas les miennes, je n’ai aucun impact sur ces histoires à part le temps passé à faire les suites de quêtes déjà prédéfinies par les développeurs.
Ensuite, car je sais que ce ne sont pas des histoires uniques, un autre joueur qui va faire ces quêtes va vivre exactement les mêmes histoires que moi, c’est comme raconter un film à un ami qui ne l’a pas vu, il est ‘mieux’ qu’il le voit plutôt qu’à vous écouter tenter de retranscrire ce que vous avez ressenti en le regardant.
Et c’est ça le plus important : le ressenti, l’extase d’avoir subi cette histoire unique et l’envie de faire ressentir ces émotions à ses proches, c’est ce qui rend important l’envie de raconter des histoires : déclencher des émotions chez les autres.
De plus, raconter une histoire l’ancre dans le temps et dans votre mémoire. Ce zeppelin envahi par l’Alliance en Durotar va rester bien plus longtemps dans mes souvenirs que les nombreuses cinématiques de la version actuelle de WoW.
Je voulais faire ce rapprochement avec le jeu de rôle et les histoires que l’on raconte, nous en tant que joueur, mais aussi en tant que Maître du jeu. J’ai bien plus de facilité à me souvenir de ce que mes joueurs ont fait que mes histoires pré-écrites.
D’ailleurs les joueurs racontent bien plus souvent ce qu’ils ont fait et comment leurs personnages ont accompli certaines choses plutôt que la « badassitude » du boss final qu’ils ont affronté.

MJ : Faites en sortes de construire surtout un décor, une scène où les joueurs vont se retrouver et agir dedans en totale improvisation. Le meilleur est de voir comment vos joueurs vont agir dans ces décors et s’approprier la scène, joueur avec votre jeu et le faire sien, pour finalement construire une histoire ensemble.
Joueurs : Prenez ce que le MJ vous offre et jouez avec ces limitations du décor en y ajoutant votre personnalité et vos idées, construisez des histoires sur les idées des autres, sur des envies et surtout : osez.
On ne le dira jamais assez : osez.
Et amusez-vous.

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